Cent mille milliards de visages

C'est le visage pâle et doux de Séléné,
Sa coiffure iroquoise était presque joviale,
Sur le front c'est la Mer de la tranquillité,
Des sourcils marron clair de longueur inégale.

Ses yeux étaient très bleus, on s'en serait douté,
Les pommettes ont comme une allure orientale,
Pavillons plutôt larges et lobes transpercés,
Le nez un jour sentit l'aurore boréale.

Les joues : deux bassins plats que le soir obscurcit,
L'empreinte de l'ange qui avait tout compris,
Les lèvres cachent mal la denture incomplète.

Un menton volontaire le rapproche du lion,
Et ce cou tout à coup s'agite dans l'action,
C'est, on ne peut le nier, une étrange binette.

[voir un autre visage]

Ce portrait est le fruit d'un atelier d'écriture animé par Amélie Charcosset lors du festival Pirouésie 2015. Chaque participant a décrit un visage sous la forme d'un sonnet, en utilisant tous les mêmes rimes et en énumérant les parties du visage dans un ordre déterminé. Le sonnet ci-dessus a été obtenu en prenant le premier vers d'un des portraits au hasard, le deuxième vers d'un autre, et ainsi de suite, à la manière des Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau. À partir des 6 portraits-souches actuellement recensés il est possible d'obtenir 78364164096 visages différents (à comparer aux 100000000000000 poèmes de Queneau avec ses 10 sonnets-souches).

→ Voir les 6 portraits initiaux.


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