Il exprime ambition, harmonie et bonté,
Ses cheveux d'un gorille ont l'allure animale,
Son front est bas, cruel, et hostile et borné,
Ses sourcils lui confèrent l'allure d'un cheval.
Ses yeux pétillent de joie et de malignité,
Ses pommettes sont rebondies comme des balles,
Par une ouïe défaillante oreilles décollées,
Son nez trahit hélas un abus du cordial.
Ses joues par les nuits blanches restent pâles et flétries,
Ses empreintes de l'ange sont droites comme un i,
Sa bouche en cul de poule, desséchée, est fluette.
Un menton volontaire le rapproche du lion,
Mais par son cou maigre il semble demi-portion,
Conclusion : il est moche, il faut que je m'arrête.
Philippe Sido
C'est le visage pâle et doux de Séléné,
La coiffe, un tourbillon d'aurore boréale,
Sur le front c'est la Mer de la tranquillité,
Deux montagnes lui font des sourcils de vestale.
Les yeux noirs, deux impacts : deux astres égarés,
Pommettes gauche et droite ont la blancheur spectrale,
« Se coucher de bonne heure », oreilles bien collées,
Nul nez ne vient trahir cette harmonie astrale.
Les joues : deux bassins plats que le soir obscurcit,
Sur la lèvre un sillon creusé pour qu'il sourît,
Cette bouche entr'ouverte augure d'une fête.
Le menton se découpe au firmament d'Orion,
Nul licol s'attachant au cou : disparition,
Séléné sans filet flotte loin des tempêtes.
Guy Deflaux
Peau mille fois ridée, visage fatigué,
Le cheveu un peu gras, un peu terne, un peu sale,
Le front ne semble pas finir de se creuser,
Des sourcils broussailleux que les questions dévalent.
Le regard qui ne sait plus comment pétiller,
Les pommettes rosies lorsque la vie s'emballe,
Les oreilles fermées épuisées d'écouter,
Le nez un jour sentit l'aurore boréale.
Deux joues qui mâchonnent le temps abasourdi,
L'empreinte de l'ange qui avait tout compris,
La bouche un jour se tut, lèvres scellées, muettes.
Le menton en arrière attire l'attention,
Le cou qui tient le tout subit quelques tensions,
Visage fatigué que pourtant rien n'arrête.
Amélie Charcosset
Que ce visage est torve et déséquilibré !
Une rare toison d'une blancheur spectrale,
Le front est bas et lourd, légèrement bombé,
Des sourcils marron clair de longueur inégale.
Le regard est fuyant, les yeux trop écartés,
Les pommettes ont comme une allure orientale,
L'oreille est si béante, on craindrait d'y tomber,
Le nez frappe surtout par sa forme banale.
La barbe de trois jours étale un halo gris,
Au-dessus de la bouche, un disgracieux repli,
Les lèvres cachent mal la denture incomplète.
Le menton, c'est visible, a reçu quelques gnons,
Un cou parcheminé comme une peau d'oignon,
C'est, on ne peut le nier, une étrange binette.
Nicolas Graner
Il ressemblait à un héron dégingandé,
Sa coiffure iroquoise était presque joviale,
Et bien qu'étant très jeune, son front était ridé,
Ses sourcils dessinaient comme une ombre fatale.
Ses yeux étaient très bleus, on s'en serait douté,
Ses pommettes ma foi paraissaient bien banales,
Ses oreilles, on savait qu'elles étaient décollées,
De grands poils disgracieux bordaient ses fosses nasales.
De taches de rousseur ses joues étaient farcies,
De son nasogénien glissaient deux petits plis,
De sa bouche sortait toujours quelque bluette.
Il avait le menton de feu Michael Jackson,
Son cou toujours couvert d'un foulard dent de lion,
Il venait m'a-t-on dit d'une belle planète.
Michèle Deloche
Les traits taillés griffés au couteau émoussé,
Le cheveu est debout à cette heure matinale,
La largeur du front traduit sa volonté,
Sourcils comme vibrisses en souplesse férale.
Son regard gris félin ne m'étonne qu'à moitié,
Les pommettes velues la lumière s'y décale,
Pavillons plutôt larges et lobes transpercés,
Le nez m'épate assez aux ailes horizontales.
Feu de joues, feu de joie, luminions éblouis,
Au-dessus des lèvres ce doigt fin me réjouit,
La bouche mobile se détend en facettes.
Le menton en avant passion révolution,
Et ce cou tout à coup s'agite dans l'action,
Cet homme est-il un chat ou bien une civette ?
Yves Beauvallet
→ Voir un visage composé à partir de ceux-ci.