Cent mille milliards de visages

Les traits taillés griffés au couteau émoussé,
Sa coiffure iroquoise était presque joviale,
Le front ne semble pas finir de se creuser,
Ses sourcils lui confèrent l'allure d'un cheval.

Ses yeux pétillent de joie et de malignité,
Pommettes gauche et droite ont la blancheur spectrale,
Pavillons plutôt larges et lobes transpercés,
Le nez frappe surtout par sa forme banale.

Deux joues qui mâchonnent le temps abasourdi,
Au-dessus des lèvres ce doigt fin me réjouit,
La bouche mobile se détend en facettes.

Il avait le menton de feu Michael Jackson,
Son cou toujours couvert d'un foulard dent de lion,
Conclusion : il est moche, il faut que je m'arrête.

[voir un autre visage]

Ce portrait est le fruit d'un atelier d'écriture animé par Amélie Charcosset lors du festival Pirouésie 2015. Chaque participant a décrit un visage sous la forme d'un sonnet, en utilisant tous les mêmes rimes et en énumérant les parties du visage dans un ordre déterminé. Le sonnet ci-dessus a été obtenu en prenant le premier vers d'un des portraits au hasard, le deuxième vers d'un autre, et ainsi de suite, à la manière des Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau. À partir des 6 portraits-souches actuellement recensés il est possible d'obtenir 78364164096 visages différents (à comparer aux 100000000000000 poèmes de Queneau avec ses 10 sonnets-souches).

→ Voir les 6 portraits initiaux.


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